Prenez Edouard Ferlet, musicien à part sur la scène française. Entendu avec ses réincarnations de Bach en piano solo, il a croisé ses claviers avec la claveciniste Violaine Cochard, demeure un pilier du trio de Jean-Philippe Viret (dont on fêtera les vingts ans cette année !), multiplie les collaborations dans l’univers du jazz avec notamment Airelle Besson et Stéphane Kerecki.
Dernière idée, au débotté, il convoque un après-midi trois figures singulières, la flûtiste franco-syrienne Naïssam Jalal (remplacé au Ferté Jazz par le flûtiste ivoirien Magic Malik), le percussionniste guadeloupéen Sonny Troupé, et le violoncelliste marseillais Guillaume Latil. Une idée en tête : jouer, explorer sans penser aux « conséquences », et faire fi des a priori (tant les trois ne semblent pas nécessairement provenir des mêmes galaxies musicales). A la « In a Silent Way » de Miles Davis, les bandes tournent, et enregistrent. A la réécoute, le groupe ne conserve que les moments les plus marquants, et transforme ces moments volés en partition, qui deviennent les morceaux joués.